Tandis que les pas du Rat s’éloignaient, Hildegarde se pencha au dessus de la grande bassine fumante. C’étaient ses maîtres qui, d’habitude, utilisaient ce genre de chose. La gamine, elle, n’avait jamais essayé. Elle regarda bien au fond de l’eau, s’assurant que rien d’hypothétiquement dangereux ne s’y trouvait, puis retira ses oripeaux, avec le peu d’habileté qui lui conférait son handicap.
Elle entra dans l’eau, grimaçant sous sa brûlure. Elle n’oublia pas au passage d’attraper Virgule, puisque c’est ainsi qu’elle se nommait et de la poser sur le rebord du bain, à un endroit où elle ne pourrait pas glisser. Elle saisit ensuite un savon et le renifla avec curiosité. Cette odeur était vraiment étrange, peu accommodante pour ses narines accoutumées aux plus viles exhalaisons des bivouacs. Ne voulant se faire admonester, elle frotta sa peau avec le savon, sans trop insister. Voulant s’amuser, elle mouilla Virgule, lui lançant quelques goûtes, puis lui administra un morceau de savon sur la tête.
S’emparant d’une autre savonnette – la première s’étant dissoute dans l’eau trouble et à présent crasseuse- elle en barbouilla ses cheveux hirsutes, avant de secouer vigoureusement la tête et de la passer sous l’eau.
Elle ne tarda pas à sortir du bain, la peau rougie et humide d’eau savonneuse. Sans prendre la peine de se sécher, elle alla jusqu’à l’encadrement de la porte, voir si les vêtements promis arrivaient.